Saul part vers Damas avec énergie et fierté mais il arrive déprimé. Un homme bienveillant l’aide à renaître, à chute profonde, résurrection éclatante ! (9.1 à 25) Un paralytique rencontre l’Évangile à travers Pierre et retrouve ses forces. Aujourd'hui, la médecine domine mais l’humanité a toujours besoin d’apôtres du bien-être. (9.26 à 43) Les rêves révèlent des vérités profondes sous une forme étrange, à nous d'être attentif à leur dimension spirituelle (10.1 à 23) La nourriture incarne nos habitudes mais aussi nos émotions. Pierre et Corneille vivent un bouleversement culinaire mais surtout existentiel car ils découvrent le plaisir de la nouveauté. (10.24 à 48) Les chrétiens de Jérusalem découvrent l’action de l’Esprit chez des croyants différents. Ils accueillent cette grâce inattendue : c'est une parabole pour notre temps. (11.1 à 18) À Antioche, le christianisme devient universel. La diversité des cultures y nourrit sa vitalité et explique son rayonnement. (11.19 à 30)
Dépression et résurrection, Actes 9.1 à 25
Il se lève et il est baptisé. Puis il mange et il reprend des forces. (v. 18b et 19a)
Saul est un homme qui réussit. Bon niveau social et culturel, efficace, bien vu par le Grand-Prêtre, il enchaine les succès. Actif et innovant il est prêt à relever un nouveau défi : partir à Damas pour y prendre des dissidents juifs et les ramener à Jérusalem. C’est sans doute la première fois qu’il est investit d’une telle mission. Le voilà qui part fièrement sur la route de sa nouvelle performance.
Il y arrive à Damas … mais aveugle et déprimé au point de ne rien boire ni manger. Cette « déprim´ » vient de l’excitation de Saul rêvant d’un nouvel exploit, peut-être aussi de la fatigue du voyage et surtout d’une intervention extérieure, comme la vie en impose souvent. Ensuite le temps, plusieurs jours, et la rencontre avec un homme bienveillant aboutissent à une résurrection.
L’esprit de Dieu intervient dans chaque étape de ce récit. Dieu nous parle autant dans les journées de nuit que dans les temps de résurrection. Et, plus la dépression est profonde, plus la résurrection est belle.
Une nouvelle qui fait du bien, Actes 9.26 à 43
Énée, Jésus-Christ te guérit ! Lève-toi et fais toi-même ton lit ! (V. 34a)
Le mot évangile vient du grec et signifie bonne nouvelle. Une bonne nouvelle, c’est une information qui fait du bien ! Pas de doute, le paralytique a rencontré l’Évangile (ici incarné par Pierre) et cela lui a fait du bien. Un bien physique. Notre époque exige le bien être physique. La santé est un dû et elle coûte cher. La science du médecin supplante désormais les paroles de l’apôtre de la Bible mais notre temps a toujours besoin d’apôtres du bien être
Nous avons encore besoin de nouvelles qui font du bien et elles agissent aussi sur notre physique. Annoncer l’évangile, c’est offrir des paroles et des rencontres qui font du bien. Car nous connaissons de nos jours l’importance du mental dans notre état physique et dans notre état tout court. La Bible annonce un Dieu qui nous veut du bien. Voilà un exercice spirituel des plus stimulants, se lever chaque matin en se disant : Dieu veut mon bonheur.
Déchiffrer les événements, Actes 10.1 à 23
Pierre ne sait pas ce qu’il faut en penser. Il se demande : Que veut dire ce que j’ai vu ? (v. 17)
Nous nous souvenons rarement de nos rêves. Ils sont programmés pour être oubliés. Mais parfois le réveil nous surprend en plein rêve, surtout lorsque le sommeil est agité. Le rêve alors reflète une vérité profonde sous la forme d’une histoire fantastique dont nous sommes les héros. A nous ensuite d’en décrypter le sens pour réfléchir à ce que nous sommes au plus profond de nous-mêmes. Les visions de Corneille et de Pierre ressemblent à ce genre de rêve qui nous fait réfléchir.
Dieu parle aux humains de diverses manières. Nous pouvons souvent nous demander ce que Dieu voulait nous dire dans tel événement ou telle émotion, dans cet apprentissage ou ce spectacle, dans ces rencontres ou ces ruptures. Pierre comme Corneille accueillent l’étrange vision, la comprennent et s’en saisissent. Dieu peut également se révéler à nous dans des rêves mais surtout aussi à travers tout ce qui nous arrive. Mais les événements concrets sont parfois plus difficiles à déchiffrer que les rêves.
Le plaisir du changement. Actes 10.24 à 48
Maintenant je comprends vraiment que Dieu accueille tout le monde (v. 34)
La nourriture revêt une forte dimension culturelle. C’est notre psychoaffectivité qui nous fait aimer ou non tel ou tel plat. Culture, habitudes, bonnes ou mauvaises expériences passées, voire même couleurs, constituent de puissants moteurs du bon et du mauvais. La nourriture participe aussi à la convivialité. Nous prisons le plaisir des plats, mais aussi les conversations et la présence des autres.
Le plaisir de la table dépend de notre ouverture psychologique. Changer de mentalité demeure une chose difficile, un vrai miracle. Pierre a vécu cette expérience. Il s’est littéralement converti. Pierre, le juif, mange avec Corneille, le romain, des aliments auxquels il n’a jamais goûté. Mais surtout, il trouve un vrai plaisir dans ce partage. Et cette joie découle, pour Pierre, d’un profond changement de mentalité. Elle est admirable cette foi qui produit le miracle du changement psychoaffectif.
Accueillir la nouveauté, Actes 11.1 à 18
Gloire à Dieu ! Oui, c’est vrai, ceux qui ne sont pas juifs peuvent aussi changer leur vie et entrer dans la vraie vie ! C’est Dieu qui leur donne cela. (v. 18b)
Les groupes humains peinent à accueillir la nouveauté. Mais ceux qui s’en nourrissent se développent alors que la sclérose guette ceux qui la refusent. Or, la nouveauté vient de l’extérieur. Imprévisible, elle se présente souvent sans qu’elle soit recherchée. Les chrétiens de Jérusalem en font l’expérience : ils apprennent qu’ailleurs des personnes de culture, de mentalité, de style de vie différents mangent ensembles dans la même communauté chrétienne. L’Esprit de Dieu les habite et le Baptême les lie les uns aux autres.
Cela surprend ces chrétiens de la capitale. Ils se souviennent encore de la passion du Christ car beaucoup d’entre eux y étaient. Leur proximité avec les événements fondateurs du christianisme leur donne une autorité naturelle dont ils sont conscients. Pourtant ils acceptent cette nouveauté. Là où les chrétiens se laissent ainsi interpeller par d’autres chrétiens, ils vivent un capital-développement et ceci est encore vrai, 20 siècles plus tard. Ce jour-là, le christianisme a créé le capital-développement.
La psiritualité devient universelle, Actes 11.19 à 30
C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples sont appelés chrétiens. (v. 26)
Antioche, une des grandes villes de l’empire romain. Le christianisme y a le vent en poupe et l’appellation christianisme qui y est née, s’est imposée au monde entier. Déjà à l’époque, la population des métropoles était mélangée. Le christianisme est sorti de son milieu d’origine pour s’ouvrir à d’autres formes de pensées. C’est sans doute une des clefs de son succès. Le christianisme par nature s’ouvre au monde pour répondre aux divers besoins spirituels des sociétés dans lesquelles il se développe. La spiritualité chrétienne devient universelle.
La rançon du succès c’est la responsabilité. En l’occurrence il s’agit d’une responsabilité financière. Le christianisme de Judée, semble en difficulté du fait d’une famine. Les chrétiens d’Antioche ouvrent alors leur cœur et manifestent leur solidarité. S’adapter à l’évolution des sociétés n’empêche pas d’être conscient de ses racines, car tout est parti de Judée. Le christianisme d’Antioche réussit à s’ouvrir à la nouveauté sans renier ses racines.
Quel admirable christianisme.