Festoyer pour honorer Dieu

Festoyer pour honorer Dieu

Néhémie est gouverneur de Judée à partir de 445 avant notre ère. Il fait beaucoup de réformes et, sur le plan religieux, il est secondé par le prêtre Esdras. Ils se basent sur l’Ecriture Sainte de leur temps. Esdras la fait revivre. Le verset 10 du chapitre 8 résume le message essentiel de la Bible. En effet le chapitre décrit une grande fête caractéristique des fêtes religieuses de ce temps.

 Voici un extrait de Néhémie 8.1 à 12. Le texte complet contient des mentions marginales pour noter époque. Elles étaient parlantes pour les juifs vivant il y a 2500 ans. Les crochets indiquent les coupures. Pour découvrir ce texte passer la souris sur la référence :

Néhémie 8.1à12

Remarque : En hébreu, le livre mentionné dans le texte de Néhémie s’appelle la Thora. Il s’agit d’un ensemble de récits exposant les valeurs fondamentales venant de Dieu. Il est souvent mal traduit par le mot loi alors qu'il ne correspond pas à notre concept de loi.

Voici le verset 10, cœur de ma réflexion : Esdras ajouta : Rentrez chez vous, prenez un bon repas, buvez d’excellentes boissons, et partagez avec ceux qui n’ont rien de prêt, car ce jour est consacré à notre Seigneur. Ne soyez pas dans la tristesse ! La joie qui vient du Seigneur vous donnera la force.

Pour commencer

De nos jours, le mot holistique est à la mode. Il désigne l’ensemble de l’être humain : le physique, l’intelligence, l’affectif. Les humains ont un corps, un intellect et ils possèdent aussi une dimension spirituelle. Et tout ceci doit vivre en harmonie. Nous ne sommes pas séparés en plusieurs dimensions, nous sommes un merveilleux mélange de physique, d’intellect et d’émotions.

Et bien, notre époque n’a rien inventé. La spiritualité de l’Ancien Testament, il y a 2500 ans, était déjà profondément imprégnée par cette conception : nous sommes des personnes vivant une merveilleuse interaction entre tous les aspects du vivant.

Le verset cité exprime bien sûr la confiance en Dieu mais surtout le bonheur d’être accompagné par Dieu parce qu’il nous donne la force. Comment ? Par la joie de vivre, tout simplement ! Dieu nous procure la joie de vivre et cela nous donne la force. Cela va plus loin que le simple plaisir du moment. Il donne la force et cela nous donne un avenir. Car nous le savons, la force est souvent indispensable à la vie. Ce n’est donc pas une joie naïve.

Vous l’avez peut-être remarqué : il nous arrive parfois des choses que nous aurions préféré éviter (sourire). Annoncer Dieu nous donne la force, cela désigne une joie profonde qui dépasse les aléas du moment.

1 Connaître et comprendre

Mais avant cette annonce purement spirituelle, au début de notre récit, le peuple est invité à connaître et à comprendre la spiritualité de leurs ancêtres et à la vivre au présent. Nous sommes dans la dimension intellectuelle de l’humain. C’est important bien sûr. Nous aimons savoir et comprendre. Et cela provoque chez les auditeurs d’Esdras des larmes d’émotions. Nous sommes en orient, dans une population très émotive. Quand je vois, de l’extérieur, certaines démonstrations en orient, je me demande parfois s’il s’agit d’un mariage ou d’un enterrement, c’est comme cela, c’est leur culture !

... nous sommes un merveilleux mélange de physique, d’intellect et d’émotions.

Les gens de Jérusalem sont profondément émus car ils comprennent comment l’expérience spirituelle de leurs ancêtres peut leur parler aussi au présent. Esdras l’a bien sûr actualisée. Les ancêtres comme Abraham vivaient en nomades sous des tentes et le peuple vit à Jérusalem dans une ville ! Mais le fondement reste le même : Dieu est à votre côté dans tout ce que vous vivez.

2 Manger et boire

Ensuite les prêtres demandent aux gens de poursuivre la fête chez eux, en partageant un bon repas. En fait, le verset commence par « Rentrez chez vous, prenez un bon repas, buvez d’excellentes boissons et il ajoute car ce jour est consacré au Seigneur. En clair : consacrer un jour au Seigneur, c’est vivre une grande fête.

Bien sûr, il n’est pas interdit de consacrer un jour au Seigneur en jeûnant et en priant. Mais ce n’est pas ce qui est préconisé dans la Bible. Consacrer un jour au Seigneur c’est être heureux et profiter des bienfaits de la création. Pourquoi ? D’abord parce que les fêtes nous aident à vivre, même en dehors des temps de fête. Ils nous donnent la force justement d’affronter les autres jours.

Ensuite, manger et boire c’est tout simplement indispensable à la vie. Je l’ai dit, la Bible a une conception globale de l’être humain. Après avoir compris et actualisé la foi en Dieu héritée des ancêtres, après avoir nourrit la réflexion, il faut nourrir le corps.

Consacrer un jour au Seigneur c’est être heureux et profiter des bienfaits de la création

Il y a encore autre chose. Dieu a créé le monde, donc il a fait toutes les bonnes choses dont nous pouvons jouir. Les refuser, c’est insulter le créateur. Lorsque vous donnerez un jouet en cadeau à un enfant, vous êtes heureux s’il le déballe et commence à jouer avec. Ce n’est pas pour le mettre dans une vitrine afin de décorer sa chambre. Et oui, profiter des bienfaits de ce monde, c’est tout simplement honorer le créateur.

3 Notre dimension affective

Nous vivons notre affection de différentes manières. Il y a bien sûr la joie de festoyer chez soi avec la famille et les amis. Il y a la joie de se savoir soutenu par Dieu quoi qu’il nous arrive. Mais dans ce verset nous avons une autre dimension affective très importante elle aussi, je cite : partagez avec ceux qui n’ont rien de prêt. Nous pourrions dire : c’est la logique de la solidarité. Mais je dirais bien plus : c’est le plaisir de la solidarité. Faire plaisir aux autres, c’est une action essentielle de notre affectivité.

Oui, la Bible ici en un verset nous propose une spiritualité respectant nos trois dimensions : le physique, l’intellect et l’affectif.